Malgré un horaire bien chargé de séances d’information, d’événements parallèles et de réceptions, Bonnie Douglas, directrice générale de la CCFSIMT, a su prendre le temps d’établir des liens avec d’autres chefs de file de l’équité des genres à l’occasion de la session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) qui s’est tenue en mars. Bonnie a partagé certaines de ses réflexions sur son expérience avec l’auditoire du blogue.
Bonnie a été choisie pour se joindre à la 69e session de la CSW en tant que membre de la société civile de la délégation canadienne officielle. Bien que la délégation comprenne d’autres organismes sans but lucratif œuvrant dans le milieu de l’équité des genres, Bonnie croit que la perspective de la CCFSIMT a joué un rôle essentiel dans les conversations tenues lors de la session de la CSW cette année, d’autant plus que les SIMT sont souvent laissés à l’écart des discussions sur l’équité des genres.
« Les STIM et les métiers spécialisés ne sont pas toujours considérés comme une priorité en matière d’égalité des genres, l’accent étant souvent mis sur des enjeux importants de plus grande envergure, comme la violence fondée sur le genre, l’accès à l’équité salariale et d’autres initiatives nécessaires, explique Bonnie. Pourtant, ce qu’on a parfois tendance à oublier, c’est que les professionnel·le·s en SIMT sont aussi touché·e·s par cet enjeu sur leur lieu de travail, et que cela nuit à leur capacité à réussir, à avoir une carrière et à participer à la prospérité économique qui, nous le savons, coïncide avec l’égalité des genres. »
Bonnie indique que parmi les enjeux émergents à la session de la CSW cette année, on retrouve l’intelligence artificielle et d’autres nouvelles technologies, ainsi que leur incidence sur l’égalité des genres. Alors que les Nations Unies souhaitent revitaliser la Commission et accorder la priorité à l’inclusion des genres dans le cadre de cette initiative, nous y voyons une occasion d’amener les professionnel·le·s en SIMT à prendre part à ces conversations sur le changement.
« Pour moi, il est clair que les professionnel·le·s en SIMT sont plus qu’en mesure de résoudre ce type de problèmes complexes et qu’ils font partie de la solution, poursuit Bonnie. Les professionnel·le·s en SIMT sont des expert·e·s dans l’art de recueillir les données requises pour faire avancer les choses, et dans la priorisation et la mise en œuvre de solutions robustes. Je pense donc que l’importance de faire progresser l’égalité des genres et d’y inclure les professionnel·le·s en SIMT est encore plus grande maintenant que les choses se compliquent. »
Pour Bonnie, le point saillant de la semaine a été d’avoir pu faire une déclaration dans le cadre du dialogue interactif sur la revitalisation de la Commission de la condition de la femme.
« J’ai eu la chance, tout comme Jackie Neapole de l’Institut canadien de recherches sur les femmes, de me voir accorder du temps par le gouvernement canadien pour faire une déclaration pendant le dialogue interactif. Alors que les autres pays ont mandaté leurs ministres et leurs dirigeant·e·s pour faire des déclarations officielles, le Canada a été le seul [pays] à céder du temps à des organismes sans but lucratif. Le fait d’avoir pu faire une déclaration sur l’égalité des genres a été un moment fort pour moi. Il est important que les sciences, l’ingénierie, les métiers et la technologie soient véritablement intégrés à cette conversation. »
La Commission de la condition de la femme des Nations Unies est un espace dynamique dont les événements principaux se tiennent dans les salles de conférence des membres officiel·le·s et à l’étage des délégations, mais qui comporte aussi divers événements parallèles, souvent organisés par des groupes communautaires ou des organismes sans but lucratif. Bonnie a assisté à certains événements parallèles canadiens afin de montrer son appui aux autres organisations du Canada. Elle en a profité pour discuter avec des membres de l’auditoire provenant de partout dans le monde, qui voyaient le Canada comme un chef de file en matière d’égalité des genres, d’intersectionnalité et de réconciliation.
« Il est vrai que nous pouvons nous montrer assez critiques à l’endroit du Canada dans le cadre de nos propres efforts de défense des intérêts et que nous avons beaucoup de points à améliorer. Toutefois, j’ai trouvé très intéressant de constater que le reste du monde semble se tourner vers nous pour bien des choses et considère que le Canada est plutôt accompli dans ce domaine, même si nous savons qu’il reste beaucoup à faire et que de nombreuses mesures doivent encore être prises, explique Bonnie. Le Canada a une bonne réputation sur la scène mondiale, et je crois que nous devrions nous assurer qu’elle ne se ternit pas, de même qu’apporter des changements et progresser en tant que pays tout en conservant notre identité canadienne et en continuant de répondre aux attentes qu’on semble avoir à notre égard. »
Envisagez-vous d’assister à la session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies ou de vous joindre à la délégation canadienne l’année prochaine? Bonnie vous recommande de prévoir des chaussures confortables, des collations et une bouteille d’eau réutilisable, et de vous préparer en vue d’un programme très chargé.
« Mon conseil pour quiconque participera à cet événement est de tirer parti des relations que vous serez en mesure d’établir dans cet espace, ajoute-t-elle. C’est une véritable communauté qui prend forme et dont l’objectif commun est d’élaborer des programmes et de promouvoir l’égalité des genres. C’est donc le bon endroit pour discuter avec des personnes ayant un lien avec votre travail, faire de nouvelles rencontres et saisir de nouvelles occasions de collaboration. Sans oublier que vous pouvez aussi y obtenir du soutien pour votre propre travail. »
Avez-vous une histoire à suggérer? Nous publions les histoires de nos membres, des travailleur·euse·s en SIMT, des membres du conseil d’administration, des partenaires, des personnes-ressources des projets, etc. Envoyez vos idées par courriel à l’adresse communications@ccwestt.org.